Hivernage 2020
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Bienfaits de l’eau
Les Mauritaniens ont connu cette année leur plus important hivernage de ces 30 dernières années. En effet, plus de 175 localités du pays ont été arrosées durant ces derniers mois. Des précipitations dépassant les attentes ont même été enregistrées dans des zones où la pluie n’avait pas du tout accepté de tomber l’année dernière. Certes, des dégâts "collatéraux" ont été nombreux à être signalés par ci- et par-là, notamment dans les deux Hodhs et au Trarza, mais, dit-on dans l’adage populaire, la pluie ne détruit que pour reconstruire !
En réalité, hormis le cas dramatique des populations de Rosso, de Adel Barou et de Sélibaby, les pluies ont été synonymes de libération pour les centaines de milliers d’éleveurs et d’agriculteurs éprouvés par de longs mois de disette et de peur. Espérons que la pluie assure les semences et conduise à des récoltes afin que les gens puissent respirer le reste de l’année. Il est de notoriété publique que la pluie est et demeure le premier régulateur économique en Mauritanie. Sans elle, le petit peuple, constitué de l’écrasante majorité des Mauritaniens ne peut point s’en sortir. Il ne peut même pas entrevoir la vie sous ses meilleurs auspices. Le bétail, qui forme la principale source de revenus ne pouvant pas survivre dans un milieu où l’Etat est incapable de mettre en place les outils et instruments nécessaires pour assurer les sources permanentes d’eau, de fourrage et de suivi, ne peut croître qu’avec l’abondance de pâturages bien repartis dans l’espace. D’ailleurs, heureusement que cette réparation équitable dans l’arbitraire de la fatalité, ne dépend pas de l’Etat. Si tel avait été le cas, la pluie aurait subi et aurait été utilisée pour affaiblir les adversaires politiques.
Aujourd’hui, l’Etat doit se mettre à l’œuvre afin d’accompagner les populations, aussi celles qui sont sinistrées que celles qui ne le sont pas. D’abord pour faire face à l’immédiat que constituent les "dégâts" comme dans des quartiers cibles, villages et villes où les populations sinistrées ont besoin de l’aide dans l’urgence et, ensuite à "sécuriser" les aires de pâturage contre les prédateurs et les incendies. Tout comme il devra assurer les entrants et matériels agricoles pour les populations travaillant dans les cultures du Dieri afin de palier la destruction systématique et programmée de l’agriculture fluviale par l’inique et stupide politique foncière suivie. Ayant été incapable d’assurer à ses populations une répartition juste et équitable des ressources du pays, l’Etat a ici la possibilité de jouer les prolongations et de se rattraper. Il lui suffit juste de conduire une politique de gestion de rupture, basée sur l’intérêt collectif, sans restriction aucune. C’est la moindre des choses qu’il devra faire. D’autant qu’avec de pareilles décisions, il allégera la pression de la demande du monde rural et s’affranchira d’actions comme le fameux « Opération Solidarité qui a consumé les ressources sans résoudre les problèmes !
MOM

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