Le Syndicat des éditeurs de la presse mauritanienne organise un diner-débat sur la liberté de la presse

diner débat organisé par le Syndicat des éditeurs de Mauritanie

diner debat SEPM

Le Syndicat des éditeurs de la presse mauritanienne (SEPM), présidé par Moulaye Najem Ould Moulaye Zeine, en partenariat avec le Ministère de la Culture, a organisé durant la soirée du vendredi 10 mai 2024, un dîner-débat sur « la liberté de la presse en Mauritanie : quelle réalité et quel rôle pour les médias en période de crise ? »

Ce thème a été développé par plusieurs intervenants, entre autres, Hacen Lebatt, Saleck Zayed, des spécialistes comme l’expert en sécurité, l’officier à la retraite Ould Boukhary, en présence de plusieurs journalistes de la presse mauritanienne ainsi que des confrères de l’Algérie et de la Tunisie.

La rencontre a été marquée par le mot de bienvenue prononcé à l’occasion par le président du SEPM, Moulaye Najem Ould Moulaye Zeine qui a souhaité la bienvenue à ses confrères et invités, suivi du mot du représentant du Ministère de la Culture, Mohamed Aly Ould Abady, conseiller en communication.

Au cours du débat, les intervenants se sont félicités du dernier classement établi par Reporter Sans Frontière qui voit la Mauritanie dans le top des 33 premiers pays dans le monde en matière de liberté de presse. Seulement, les intervenants se sont inquiétés de la recrudescence des violences policières contre les journalistes dans l’exercice de leur mission, comme la brutalité policière dont a été victime il y a quelques jours le confrère Saleck Zayed, au cours du sit-in organisé par les médecins résidents. Il fut ainsi question de la manière avec laquelle la Mauritanie pourra conserver sa place dans un monde traversé par de multiples crises, notamment la restriction progressive des libertés, dont la liberté d’expression et d’opinion à travers le monde, y compris les pays de l’Occident, jusque-là référence en la matière.

Les échanges ont été interactifs et plusieurs journalistes se sont succédé pour constater l’état fragile de la situation des journalistes mauritaniens qui se heurtent à plusieurs défis de taille, dont certains existentiels.

A noter que ce diner-débat entre dans le cadre de la commémoration de la journée du 3 mai, journée internationale de la liberté de la presse.

Cheikh Aïdara

Mauritanie : RSF dénonce des violences policières contre trois journalistes

Trois journalistes ont été pris à partie par la police alors qu’ils couvraient une manifestation organisée par des médecins à Nouakchott, la capitale mauritanienne.

Parmi eux figure le correspondant de Reporters sans frontières (RSF), Saleck Zeid, aussi journaliste et directeur du site d’information Taqassy. L’organisation dénonce ces entraves et appelle le gouvernement à garantir la sécurité des journalistes.

Au moins trois journalistes ont été empêchés de couvrir un rassemblement organisé par des médecins de Nouakchott mardi 7 mai.

Le photographe de l'Agence de presse indépendante Alakhbar, Mohamed Ould Islam et le directeur du média d’investigation Taqassy et correspondant de RSF dans le pays Saleck Zeid, ont été violentés par les forces de l’ordre. Selon leurs propos recueillis par l’organisation, leurs téléphones et appareils photos ont été confisqués pendant plusieurs heures avant de leur être restitués.

"Les journalistes doivent pouvoir couvrir des rassemblements sans crainte d’être pris à partie par les forces de l’ordre. Leur mission d’informer doit être protégée, non entravée. RSF constate plusieurs épisodes de violences policières contre les journalistes et les photographes de presse ces derniers mois. Cette situation doit cesser et les autorités mauritaniennes doivent non seulement garantir aux journalistes leur droit de travailler sans craintes et faire de leur protection une priorité absolue."

Khaled Drareni
Représentant de RSF en Afrique du Nord


"La police ne fait aucune distinction entre manifestants, journalistes et photographes. La mission de la police est de maintenir l'ordre et celle des journalistes est de couvrir l’actualité sur le terrain. Des directives urgentes doivent être émises par le gouvernement à l’adresse des forces de l’ordre pour mettre fin aux entraves contre les journalistes qui font leur travail. Ces attaques portent atteinte à la liberté de la presse."

Saleck Zeid
Journaliste et correspondant de RSF en Mauritanie


Alors que la Mauritanie a progressé dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 de RSF, en raison d'améliorations sur le plan légal et politique notamment, l’organisation enregistre ces derniers mois plusieurs cas de violences policières lors de manifestations et d’entraves.

En mars dernier, Mohamed Amine Abdouni et Mohamed Amine Othmane, journaliste et caméraman de l’agence de presse AlMoustakila, ont été frappés et empêchés de couvrir une manifestation étudiante par la police à Nouakchott.

Deux mois auparavant, en janvier, la police mauritanienne a confisqué le téléphone du journaliste de l’agence de presse Al-Akhbar, Aldjid Mohamed Aïssa, alors qu'il filmait une manifestation d’étudiants à Nouakchott.