Les femmes leaders activistes des droits de l’Homme à l’école de Free The Slaves
formation de femmes leaders sur la trait des personnes et trafic des migrants
- Publié par Aidara cheikh --
- Wednesday, 01 Oct, 2025
Pendant deux jours, du 29 au 30 septembre 2025, Free The Slaves, en partenariat avec l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic des migrants, a formé une trentaine de femmes leaders issues de plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme sur les thèmes liés à la traite et au trafic.
Nouakchott a abrité du 29 au 30 septembre 2025 un atelier de renforcement des capacités et des connaissances des femmes leaders sur les textes juridiques, conventions et protocoles, en matière de trafic des migrants, la traite des personnes et l’esclavage moderne.
A l’entame de l’atelier, Dame Bâ, directeur Pays de l’ONG américaine, Free The Slaves, présente dans trois continents, a souhaité la bienvenue aux participantes, issues de plusieurs organisations nationales de défense des droits de l’Homme.
La formation lors de la première journée a été marquée par un module sur l’esclavage moderne et la traite des personnes présenté par Oumar Amadou Mbaye, expert consultant. Il a listé les types d’esclavage moderne pratiqués dans le monde et en Mauritanie, ses racines et causes, les conventions et l’arsenal juridique international et celui adopté au niveau national, pour lutter contre ce mal. Il a démontré les liens et les conséquences de l’esclavage moderne sur les inégalités sociales et l’exclusion.
Enfin, il a évoqué les efforts engagés par les autorités et par le législateur mauritanien pour mettre fin aux pratiques de l’esclavage moderne. Il a évoqué dans ce cadre les textes internationaux interdisant l’esclavage dans toutes ses formes et la traite des personnes, tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme dans ses premiers articles, les deux conventions de l’OIT, la Convention 29 et la Conventions 105 sur le travail forcé.
Au niveau national, il a parlé de la Loi 031-2015 criminalisant l’esclavage et la Loi 017-2020 relative à la traite des personnes et le trafic des migrants.
La deuxième journée de l’atelier a été également marquée par deux modules, dont l’un sur le trafic des migrants présenté par les deux experts, chacun selon un angle de traitement. Si Oumar Amadou Mbaye s’est concentré sur la définition du trafic de migrants qui repose sur l’acte, les moyens et les objectifs, Aly Fall, expert et ancien du système des Nations, est allé plus en profondeur, en expliquant les causes de la migration, la différence entre traite des personnes et trafic des migrants, le rôle de l’Etat et de la société civile. Le deuxième module présenté par Oumar Mbaye a porté enfin, sur les techniques du plaidoyer.
Il faut dire que l’atelier a été interactif et les participantes l’ont nourri par leurs questions et leurs contributions issues de leurs expériences et celles des organisations qu’elles représentent.
A la fin des travaux, quelques témoignages ont été recueillis.
Dame Bâ, Directeur Pays Free The Slaves (FTS)
« Free The Slaves est une organisation américaine basée à Washington avec un bureau régional à Dakar et dans plusieurs régions africaines, en Asie et en Europe. C’est une organisation pilier dans la lutte contre l’esclavage moderne et la traite des personnes. Elle représente le Secrétariat global de l’Alliance 8.7 dans laquelle se trouve toutes ces thématiques liées à la traite des personnes, trafic des migrants et travail des enfants, entre autres. Nous avons choisi cette fois d’organiser un atelier destiné uniquement aux femmes leaders parce que nous croyons que pour changer les sociétés comme la nôtre, la femme joue un rôle central, car comme le dit l’adage, si tu éduques une femme tu éduques toute une génération. Nous comptons poursuivre cet accompagnement parce que nous pensons qu’actuellement, la Mauritanie a pris de nouvelles lois et stratégies de lutte contre les migrants, mais aussi contre l’esclavage avec les tribunaux mis en place. Nous travaillons avec l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic des migrants dans ce cadre. »
Bonco Adama Soumaré, ONG « Etoile de l’Espoir »
« Nous remercions FTS de nous avoir conviées à cet atelier pour renforcer nos capacités, nous les femmes leaders, sur l’arsenal juridique national et international en matière de traite des personnes, esclavage moderne et trafic des migrants. En tant qu’actrice engagée dans la société civile, il faut connaître ces textes de loi pour pouvoir défendre la cause qui est la nôtre et défendre les victimes. Ce genre de formation est très utile pour les acteurs déterminés car cela leur permet de mener un combat éclairé par les textes de loi. »
Warda Mint Ahmed Ould Souleimane, militante de l’ONG IRA
« Je suis là en tant que participante au nom de mon ONG Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste IRA pour prendre part à cet atelier de renforcement des capacités des femmes leaders autour des textes de loi réprimant les pratiques d’esclavage, de traite des personnes et de trafic des migrants. Cet atelier est organisé par l’ONG FTS et nous avons suivi pendant deux jours une formation sur la lutte contre la traite des personnes, le trafic des migrants et l’esclavage moderne. Nous évaluons à sa juste valeur l’organisation de cet atelier et nous remercions les organisateurs. Je remercie aussi l’ONG IRA de m’avoir choisie pour suivre cette formation à travers laquelle nous avons appris beaucoup sur ces thèmes déjà cités, notamment beaucoup de textes juridiques que nous ignorions ».
Cheikh Aïdara