Mauritanie : l’opposition appelle à une mobilisation générale contre l’accord avec l’UE sur l’immigration

Une marche de l'opposition contre les accords sur la Migration avec l'Union européenne

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 Jeudi soir 22 février 2024, des présidents et représentants des partis politiques d’opposition en Mauritanie ont tenu une réunion au siège de l’institution de l’opposition démocratique. Plusieurs points étaient au menu des discussions, notamment leur position sur l’accord entre la Mauritanie et l’Union Européenne sur l’immigration et la levée de l’immunité parlementaire du député Biram Dah Abeïd.
Mauritanie : l’opposition appelle à une mobilisation générale contre l’accord avec l’UE sur l’immigration
Le communiqué final indique : « Les participants ont convenu de la gravité de l’accord du gouvernement mauritanien avec l’UE concernant l’accueil et l’hébergement des migrants refoulés par l’Union Européenne. Les risques sont multiples.

Ils représenteraient une menace pour la sécurité nationale et auraient un impact direct sur le changement de la composition démographique du pays. Menace également pour les valeurs religieuses, culturelles. Menace aussi pour l’avenir des générations, et pression sur les ressources économiques limitées, en plus de la propagation du crime organisé transfrontalier ».

Le communiqué ajoute que tout cela se fait « en contrepartie de miettes qui auront le même sort que les énormes ressources du pays qui sont allées dans les poches des corrompus ».

Le communiqué appelle le gouvernement mauritanien à « mettre fin immédiatement à l’accord, dans l’intérêt supérieur de la Mauritanie ». L’opposition appelle également le peuple mauritanien à « se tenir résolument uni pour empêcher la signature d’un tel accord ».

Par ailleurs, l’opposition a condamné la décision de levée de l’immunité parlementaire du député Biram Dah Abeïd et a qualifié cette affaire « d’atteinte aux principes de la pratique démocratique, résultat de la subordination du pouvoir législatif au pouvoir exécutif, qui exerce une pression constante, qui exerce un chantage et menace les représentants du peuple eat les transforme en agents d’exécution des décisions de l’exécutif ».

L’opposition a exprimé sa surprise de ce qu’elle qualifie de « passage soudain », de raccourci rapide, de cette décision en dehors des sessions ordinaires de l’Assemblée nationale, prise par le bureau qui ne l’a pas soumise au vote des députés en plénière.

Par conséquent, l’opposition appelle les députés à rejeter cette décision arbitraire pour préserver la crédibilité du Parlement et sa responsabilité nationale.

La déclaration susmentionnée a été signée par les partis : l’Alliance Populaire Progressiste, l’Alliance pour la Démocratie et la Justice, Sawab, le Rassemblement national pour la Réforme et le Développement (Tawassoul), le Front Républicain pour l’Unité et la Démocratie, le RAG, le Front pour le Changement et Mauritanie en avant.
TAQADOUMY

L’APP dénonce l’accord de coopération sur l’accueil des migrants

 L’Alliance Populaire Progressiste (APP) dénonce vivement l’accord de coopération sur l’accueil des migrants africains expulsés de l’espace européen, signé entre l’Union Européenne (UE) et le gouvernement mauritanien, dans une déclaration rendue mercredi soir (20 février).
L’APP dénonce l’accord de coopération sur l’accueil des migrants
Le document des camarades de Messaoud ould Boulkheir rejette une entente qui scelle « l’accueil et l’hébergement de nombres considérables de migrants et de réfugiés, rêvant d’une douce vie en Europe, loin des affres de la misère et du traumatisme, qu’ils vivent dans leurs pays respectifs d’Afrique et d’Asie ».

Un accord signé sous la pression et la menace des partenaires européens « de déterrer les dossiers relatifs au passif des droits humains en Mauritanie : massacres des années 1989/1991, esclavage, disparités et injustices sociales, statut de la femme, rejet de l’homosexualité….. ».

Le document considère cet accord comme « la pire trahison de nos dirigeants, le plus grand danger auquel seraient confrontés notre pays et ses générations futures, à seulement quelques mois de la fin d’un mandat qui aura incarné la totale remise en cause de tous les acquis du pays, dans tous les domaines ».