L'Authentique

La nouvelle a surpris plus d’un Mauritanien. Le célèbre comédien Hamada Sidaty, auteur de la série populaire « A’Mou Hamada » a « sauté le mur », allusion aux milliers de jeunes mauritaniens qui ont escaladé en masse ces dernières années le mur séparant le Mexique et les Etats-Unis dans ce périlleux voyage vers l’eldorado américain.

En effet, depuis trois jours, la photo virale du comédien, debout dans le hall d’un aéroport international, sacoche noire en bandoulière, deux valises à terre, le regard torve, fait le tour de la toile.

Comédien, réalisateur, scénariste et photographe, Hamada Sidaty est apparu depuis quelques années sur les écrans de télévision, dans des téléfilms pleins d’humeur sarcastique. Très vite, il s’est tapé une sympathique popularité. Sa série « A’mou Hamada » diffusé durant deux ou trois Ramadans l’ont fait connaître au grand public.

Il avait aussi créé une série de caméra caché taxi où il a confondu plus d’une star de la musique, des noms connus des médias, des artistes et de simples citoyens lambda. Pour dire que Hamada a fait rire tous les Mauritaniens de tous les âges, en particulier les locuteurs de la langue hassaniya, au sein de toutes les communautés du pays.

Certaines marques de thé et certains opérateurs privés ont même fait appel à lui pour la publicité de leurs marques.

Sur les raisons de son exil brusque aux USA, il explique être victime d’injustices et de blocage, notamment au niveau de la télévision nationale où ses productions artistiques n’ont jamais pu être diffusées. Il s’est dit même persécuté, citant l’interpellation dont il a été l’objet par la police qui l’a appréhendé en pleine nuit chez lui, suite à un blogging sur un meurtre dans un quartier populaire de Nouakchott.

Hamada Sidaty qui a séjourné pendant quelques années aux Emirats Arabes Unies était revenu au pays pour s’occuper de sa mère malade. Pour elle, il avait décidé de rester et de se frayer son propre chemin afin de la prendre en charge.

C’est avec le cœur brisé que Hamada a ainsi quitté la Mauritanie pour tenter l’aventure aux Etats-Unis. Tanné par les difficultés de Nouakchott, entre un métier de comédien qui ne nourrit pas son homme, une infructueuse intrusion dans le monde du transport comme taximan qui ne lui apportait que peu, il est parti, laissant derrière lui, une mère éplorée, une épouse et des enfants en bas âge.

Selon certaines informations de presse, un jeune homme d’affaires du nom de Cheikh Ilyass Cheikh Mohamed, s’est engagé à verser un traitement mensuel à sa famille, le temps qu’il s’installe et trouve du travail aux Etats-Unis.

Cheikh Aïdara