Des membres du gouvernement ont commenté, mardi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée. Il s’agit des ministres de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, M. Houssein Ould Meddou, des Mines et de l’Industrie, M. Tidjani Thiam.
Intervenant le premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de lois et de décrets, dont ceux relatifs au retrait de licence d’exploitation dans le secteur minier, à la protection de la zone ferroviaire, à la lutte contre la corruption et la réorganisation de l’activité de tir à la cible.
Le porte-parole du gouvernement a d’emblée démenti les affirmations selon lesquelles un détournement de 40 milliards d’ouguiyas a eu lieu en Mauritanie, d’après le rapport de la Cour des comptes et la déclaration de son président.
Il a rappelé que la Cour a signalé qu’il s’agit de fautes de gestion, d’impairs administratifs. Ensuite, le gouvernement a été saisi afin qu’il prenne les mesures administratives adéquates.
Le porte-parole a annoncé, ce jour, qu’une liste de 30 personnes, dont 20 qui étaient encore en exercice, ont été démises de leurs fonctions. Il a ajouté qu’une procédure judiciaire sera engagée contre eux tous.
Il a insisté sur le fait que la Mauritanie a mis en place un arsenal juridique et institutionnel lui permettant de lutter contre la corruption. D’après lui, le Président de la République a martelé, au cours du conseil des ministres, que la rigueur doit être constante en matière de gestion des deniers publics. Il en est de même du devoir de transparence qui incombe à chaque responsable. Poursuivant, a affirmé qu’il n’y aurait aucun relâchement dans la lutte contre la corruption et instruit le gouvernement pour qu’il redynamise les mécanismes de contrôle interne.
Il a ensuite invité son homologue des Mines à apporter davantage de précisions en ce qui concerne les projets et communications qu’il a présenté au conseil des ministres. A son tour, le ministre des Mines a déclaré que le décret relatif au retrait de licences d’exploitation des catégories 1 et 2, est en phase avec les dispositions du code minier relatif au non-respect des engagements auxquels les détenteurs de licences ont souscrit.
Le ministre a relevé que le retrait est le dernier recours, notant que des relances et avertissements ont été envoyés aux titulaires de licence afin qu’ils respectent le cahier des charges. Il a estimé que ces sociétés ont eu suffisamment de temps pour se conformer aux lois et règlements. Mais, les réponses n’ont pas été convaincantes entrainant ainsi, le retrait des dites licences.
Il a ajouté qu’après avoir enregistré des observations concernant le non-respect par les titulaires de licences du cahier des charges, le secteur a accordé aux entreprises titulaires de licences suffisamment de temps pour respecter leurs obligations conformément aux réglementations en vigueur. Cependant, cela n’a pas donné de résultats concrets, d’autant plus que les titulaires n’ont pas fourni de justifications convaincantes.
Le ministre a par ailleurs présenté les points saillants de sa communication concernant la protection de la zone située le long du chemin de fer reliant Zouerate à Nouadhibou. Il a déclaré qu’une mesure a été prise pour le renforcement de la protection du périmètre, et vise à instituer une distance légalement encadrée, afin de permettre à l’activité de se dérouler dans un environnement sécurisé. Selon le ministre, assurer la continuité du service nécessite une meilleure coordination.
Le ministre a rappelé que les efforts consentis émanent de la volonté du Président de la République de tout mettre en œuvre pour un développement minier durable. Cela, d’après lui, passe nécessairement par une meilleure coordination, notamment pour conserver cette infrastructure vitale pour le pays.
Par ailleurs, le ministre a répondu à une question relative à Temayé. Il a assuré que la zone a été attribuée aux orpailleurs artisanaux. Il a toutefois été constaté que nombre d’entre eux utilisent des engins, leur ôtant progressivement le qualificatif artisanal.
Afin d’y remédier, un système de licence a été mis en place (semi industriel). Le ministre a affirmé que personne n’a été lésé et que tous ceux qui respectent les lois et règlements y afférents exercent librement leur activité. Toutefois, il a précisé que son bureau et celui de la société Maaden restent ouverts, afin de recevoir et échanger avec les parties prenantes qui le désirent.
De son côté, le porte-parole du Gouvernement est revenu sur les grandes lignes du projet de décret réorganisant l’activité de tir traditionnel à la cible. Le ministre a souligné qu’il s’agit d’une activité culturelle chère aux Mauritaniens, mais dont le fonctionnement vient d’être revisité. Le cadre juridique évolue en l’assujettissant à la loi régissant l’usage des armes et munitions en Mauritanie. Sous la tutelle multiple de la défense et de l’intérieur, afin de mieux encadrer l’usage des armes et assurer un environnement plus sécurisé pour que les activités se déroulent correctement.
Au niveau de la gouvernance, le président sera nommé pour un mandat de quatre ans renouvelable, tandis que les autres membres du bureau seront élus. Ce mode de gestion mixte, vient répondre aux dysfonctionnements observés et en concertation avec les acteurs du secteur. Pour lui, le tir à la cible a un impact culturel et un rendement économique à valoriser.
En outre, le porte-parole du gouvernement a fait le bilan de la semaine nationale de la culture et des arts, elle s’est déroulée entre le 10 août et le 5 octobre 2025 dans les quatre coins du pays. Selon lui, le programme visait à dynamiser la scène culturelle, valoriser le patrimoine, stimuler le tourisme intérieur et sensibiliser les jeunes aux dangers auxquels de la drogue.
Il a recensé un total de 81 festivals, dont 21 organisés par le ministère de la Culture, tandis que les autres ont eu lieu en collaboration avec d’autres ministères, et entités privées. Ces rencontres, d’après lui, ont suscité une grande mobilisation des populations à l’occasion des conférences et festivités organisées. Elles concourent au renforcement de l’unité nationale, à la lutte contre la drogue, entre autres.