
En grosso modo, les représentants politiques dans des clans n’ont jamais impacté le devenir des Guidimakhanko (les habitants de cette région).
Primo, les politiques se sont longtemps opposés à l’émergence d’une culture citoyenne. Ils étaient proches des autorités locales. Quand l’ordre féodal (il faut savoir qu’il y a des citoyens qui ne bénéficient pas du minimum social, mais croient à une « pureté généalogique » qui n’est que pur fantasme) se sentait menacé, les cadres qui adhéraient à cette philosophie de vie puérile de l’administration activaient leur réseau.
Deuxio, l’avènement de l’idéal républicain et citoyen Gambanaaxu (égalité citoyenne) a changé la donne. Ce mouvement a trouvé une évolution sociale déclenchée par des précurseurs.
Aujourd’hui, ce sont les textes qui doivent conditionner notre vivre-ensemble. Ainsi La rencontre des gouverneurs (walis) et préfets (hakems) avec le Chef de l’État n’est pas qu’une rencontre de plus. Elle montre que la carte d’électeur est une donnée à prendre en compte. Je disais à un ami de l’ombre il y a belle lurette : au Guidimakha, le combat est celui de créer des rapports de force. Et il me semble que cela est acté. L’apartheid social est encore là. Les gens refusent l’humanité de l’autre, mais si l’État obligeait les gens à reconnaître leur enfant, on comprendrait que l’hypocrisie sociale a ses limites.
Tercio, le positionnement politique est actuellement à son apogée. L’INSAV cherche à conserver son emprise de parti ayant reçu un legs. L’UDP s’est installé. Comme l’INSAV (signifiant équité en arabe !), l’UDP, qui fait partie de la majorité présidentielle, cherche le ticket gagnant. Ils ne cherchent plus à s’appuyer sur la chefferie traditionnelle insensée. Tawassoul se positionne par l’élément religieux et l’assistance sociale. Le groupe du RAG-SAWAB, qui a une figure légitime, s’effrite de plus en plus par l’arrogance de son leader. Un seul maire a réussi à gagner sous la bannière. Le Conseil régional du Guidimakha est le lieu par excellence des combats d’influence. La présidente de l’UDP, actuelle ministre de l’Habitat et Urbanisme, attend la fin du mandant de son collaborateur pour placer un autre.
Que faire ?
Souleymane Sidibé