IRA célèbre la Journée Internationale des droits de l'homme Journée Internationale des Droits de l’Homme, le mouvement IRA lance le débat sur les droits civils et politiques en Mauritanie
Wednesday, 10 Dec 2025 19:00 pm

L'Authentique

L’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) a célébré la Journée Internationale des Droits de l’Homme, le 10 décembre 2025, sous le thème « Accès des Mauritaniens aux droits civils et politiques ». C’était en présence d’un public nombreux, composé de chefs de partis de l’opposition, de députés, de sympathisants et membres du mouvement.

L’ambiance était à la mobilisation, dans le nouveau siège du mouvement IRA sis à la Cité Plage de Nouakchott. C’était à l’occasion de la célébration du 10 décembre, Journée Internationale des droits de l’homme. Le débat était lancé sur l’accès des Mauritaniens aux droits civils et politiques.

Plantons le décor

Le ton était d’emblée donné par cette ribambelle de véhicules massés autour des lieux, par cette exubérance populaire dont le trop plein était massé devant l’immeuble. A l’intérieur, c’était fool. Des femmes en tenues traditionnelles donnaient le tempo, chantant, claquant des mains, tambourin au diapason, injectant dans l’atmosphère une ambiance des grands jours.

En haut, là où se trouve la salle de réunion, la porte était close. C’était plein à craquer. A l’intérieur, une foule d’hommes et de femmes, des visages connus de la scène politique, mélange d’opposition dite radicale, d’une frange dite modérée, d’opposants au profil ambigu, avec des dehors d’opposants et un pas dans l’antichambre du pouvoir, selon certaines classifications.

Le député Birame Dah Abeid, président du mouvement IRA, trois fois dauphins aux dernières élections présidentielles (2014, 2019 et 2024), continue de battre des records de rejet de la part du pouvoir, après une période où le glamour avec l’actuel occupant de la Maison Brune, n’a pas pu résister aux forces centrifuges du « Système profond ou Dawlal Amigha ».

Tout frais de retour au pays, après une longue tournée en Europe, Birame Dah Abeid a pu, l’instant d’un symposium, réunir une importante partie du Ghota politique national. Une opposition dans toute ses facettes.

Une présence politique florès

Sur la table officielle, l’ancien président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Mohamed Vall Ould Bellal, qui fut ministre, pilier du pouvoir, Me. Lo Gourmo, avocat et cadre du parti Union des Forces du Progrès (UFP), Sidi Ali Ould Mohamed Khouna, ancien ministre, devenu paria et maints fois emprisonnés pour sa défense de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, Mohamed Ould Djibril, ancien Premier ministre sous Ould Abdel Aziz, lui aussi traqué pour sa fidélité, Abdi Salem Ould Horma, président du parti Sawab, qui sert de parapluie politique à Birame et ses partisans, Ladji Traoré, activiste, militant engagé qui a accompagné l’évolution politique de la Mauritanie depuis son indépendance en 1960,

amadi Ould Sid’El Mokhtar, président du parti islamiste Tawassoul, et son ex-compagnon, Mohamed Jemil Mansour, acteur politique, premier président du parti Tawassoul, leader d’un part politique nouvellement reconnu, Samba Thiam, président du parti FPC et Oumar Ould Yali du parti RAG, deux formations politiques que les pouvoirs successifs de Aziz et de Ghazouani refusent de reconnaître pour des considérations personnelles. Il y avait également l’artiste Maalouma Mint Meydah, ancienne chantre du parti RFD d’Ahmed Ould Daddah, ancienne sénatrice et voix libre. Parmi aussi l’assistance, plusieurs députés, des représentants d’organisations internationales, quelques diplomates, des sympathisants, des militants, une flopée de journalistes, de caméras, des blogueurs…

Un discours galvaniseur

Birame Dah Abeid n’a pas dérobé à sa rhétorique habituelle, pleine de verve. Un survol laconique de l’histoire politique, des premiers espoirs nés du pluralisme au début des années 90, à la confiscation forcée de l’Etat par les prétoriens, au blocage du processus de dévolution pacifique du pouvoir, au verrouillage dans la reconnaissance des partis sous le régime actuel. Un glissement vers la confiscation des libertés sous le couperet de la loi des symboles, une arme de répression contre les voix dissonantes. Des forces armées et de défense érigées en gardiens du système dominant, la tribalisation du vote et le dévoiement du processus démocratique.

Pour Birame, il est temps que la population mauritanienne soit préparée à exercer ses droits civiques et à reconquérir à travers la mobilisation citoyenne ses droits spoliés.

Le débat fut lancé et des interventions effilochées engagées, contre l’accumulation des injustices et des violences des droits humains en Mauritanie.

Cheikh Aïdara

Allocution du Président Biram Ould Dah Ould Abeid et introduction

Je souhaite la bienvenue aux dignes représentants de la classe politique et civile de la Mauritanie

Cette année, l’Ira décide de commémorer la journée internationale des droits de l’homme sous le thème « L’accès des Mauritaniens à leurs droits civils et politiques »

Après l’arrêt prématuré de la croissance de l’Etat postindépendance, notre pays ne tarda à subir un accident de l’histoire qui portera, à sa tête, la violence des luttes intestines, entre les prétoriens, désormais convertis en politiciens. Après quelques années de gouvernance militaire brute, 1992 a inauguré une ère d’ouverture au pluralisme. La tentative, sobre au demeurant, dévoilait à quel points ses auteurs se méfiaient du peuple. Le verrouillage méticuleux des mécanismes de l’alternance dans les urnes, réduit les possibilités d’une compétition ouverte qui nourrirait l’espoir d’un changement majeur de la gouvernance, par la vertu, la probité, la sanction et de la récompense. Ainsi, le pouvoir du moment, fruit d’une confiscation autoritaire, sous des habits civils et revolver à portée, ne cesse de modeler puis de remanier les règles de reconnaissance des partis, au point de provoquer une pénurie artificielle.

Pire, l’application de la loi dite « des symboles » n’a produit qu’arrestations et emprisonnements et le nombre de ses victimes s’allonge, d’une année à la suivante. Quant aux forces armées et de sécurité, elles agissent, durant les périodes d’expression du suffrage universel, toujours au service des partisans de l’actuel Chef de l’Etat. L’on se souvient des bureaux de vote réservés à telle ou telle tribu. Autre exemple, celui de Rag devient un cas d’école. Issu de la mouvance de l’opposition née durant le début du siècle autour de la promotion des droits humains, le Parti ne dispose pas encore de l’autorisation requise, en dépit de son essor constant lors des consultations nationales.

Le recensement, le découpage électoral, la liste non consensuelle, l’implication forcée des fonctionnaires au sein des campagnes de la coalition du chef de l’Etat, constituent autant de sujets de discorde, du moins d’un contentieux sur la partialité du système d’arbitrage.  Or, il nous revient, je crois tous ici, de préparer, la population, à exercer ses droits civiques. Le premier consiste en la faculté de détenir une identité administrative, à l’abri de la moindre contestation.

Aussi, en ce jour de solennité, je vous propose de travailler ensemble afin à déclencher une mobilisation citoyenne afin de reconquérir, avec nos compatriotes, tout ce dont nous sommes spoliés.  Nous œuvrerons à consolider la démocratie, raffermir le respect des droits humains et relever le niveau de la lutte contre le racisme, l’impunité et la discrimination à l’égard des femmes. L’Ira, au risque de rester seule, réitère son engagement à favoriser le recul du recours à la violence d’où qu’elle vienne et quelque soit son motif, et l’abolition de la peine de mort. Enfin, elle demande encore une fois au gouvernement mauritanien, de signer le Protocole de Rome, créant la Cour pénale internationale (Cpi).

Je vous remercie

 

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