
Nous avons appris avec étonnement l’irruption de la police, à une heure tardive dans la nuit d’hier, au domicile de l’ancien sénateur Mohamed Ould Ghadda, président de l’Organisation de la Transparence Inclusive, d’une manière provocatrice et contraire à l’esprit de la loi et au sens des responsabilités.
À cette occasion, nous, soussignés :
• Condamnons avec la plus grande fermeté et dénonçons vigoureusement l’arrestation du sénateur Mohamed Ould Ghadda. Nous estimons que cette arrestation ne peut être dissociée d’un contexte préoccupant marqué par la traque des lanceurs d’alerte, la répression des voix libres, tandis que les véritables corrompus échappent à toute reddition de comptes et que des dossiers sensibles sont classés à la hâte, sans enquêtes sérieuses et approfondies.
• Considérons que l’arrestation d’une personnalité connue pour ses positions constantes contre la corruption, et pour sa coopération publique et assumée avec l’opinion, la presse et la société civile, envoie un message négatif aux citoyens ainsi qu’à nos partenaires internationaux : ce sont les lanceurs d’alerte qui sont visés, et non la corruption elle-même.
• Exigeons sa libération immédiate et sans condition, ainsi que la garantie de l’ensemble de ses droits légaux.
• Tenons les autorités exécutives et judiciaires pour pleinement responsables de la dégradation du climat des libertés et de l’érosion de la confiance dans la justice. Nous appelons à mettre fin à la politique du deux poids, deux mesures dans la lutte contre la corruption et à ouvrir des enquêtes indépendantes, sérieuses et crédibles sur les dossiers de détournement de fonds publics, au lieu de poursuivre les lanceurs d’alerte.
• Appelons tous ceux qui s’opposent à la corruption, l’ensemble des victimes de ce fléau – c’est-à-dire le peuple tout entier – ainsi que les leaders d’opinion et d’influence dans les médias, la politique et l’espace numérique, à constituer un réseau de soutien et de défense du sénateur Mohamed Ould Ghadda et à se tenir à ses côtés dans cette bataille, comme dans ses combats courageux contre la corruption.
Nouakchott, le 14 décembre 2025
Les signataires:
Mohamed Bouyé Cheikh Mohamed Vadhel
Kadiata Malick Diallo
Yahya Loud
Khally Mamadou Diallo
Mohamed Lemine Sidi Maouloud
Jemil Mansour dénonce l’arrestation de Mohamed Ould Ghadde et appelle au respect de l’indépendance de la justice
Le président du parti Jemaa, Mohamed Jamil Ould Mansour, a vivement critiqué l’interpellation de l’ancien sénateur et président de l’Organisation pour la transparence globale, Mohamed Ould Ghadde, estimant que cette affaire doit être traitée exclusivement dans le cadre judiciaire, loin de toute pression politique ou médiatique.

Dans une publication diffusée sur les réseaux sociaux, le responsable politique a rappelé que toute accusation n’a de valeur légale que si elle est formulée par une autorité judiciaire compétente.
Il a insisté sur le fait que la présomption d’innocence demeure un principe fondamental tant qu’aucun jugement définitif n’a été prononcé.
Mohamed Jamil Ould Mansour a également souligné que les dossiers soumis à la justice doivent suivre les procédures prévues par la loi, qu’il s’agisse d’ouvrir une enquête, de classer une affaire ou d’examiner de nouveaux éléments. Selon lui, seul le pouvoir judiciaire est habilité à statuer sur ce type de dossiers.
Cette prise de position intervient dans un contexte marqué par de vives réactions autour de l’arrestation de Mohamed Ould Ghadde, une affaire qui continue de susciter débats et interrogations sur le respect de l’État de droit.
La Coalition des forces populaires d’opposition a considéré l’arrestation du sénateur Mohamed Ould Ghadda, président de l’organisation Transparence Inclusive (OTI), à la suite d’une déclaration sur le dossier du laboratoire de la police, comme une violation flagrante de la liberté d’opinion et d’expression et des droits constitutionnels des citoyens.

La coalition a condamné ce qu’elle a qualifié d’arrestation arbitraire, exigeant la libération immédiate et inconditionnelle de Ould Ghadda, ainsi que la fin de toutes les formes de restriction des libertés, tout en affirmant sa totale solidarité avec lui.
Il a également appelé les forces politiques et les organisations de la société civile à agir pacifiquement pour obtenir sa libération.
Le parti « Mauritanie En Avant » a condamné l’arrestation du président de l’organisation « transparence inclusive », l’ancien sénateur Mohamed Ould Gadda, qualifiant cette mesure d’« arbitraire ».

Dans un communiqué qu’il a publié, le parti d’opposition a déclaré que cette arrestation faisait suite à des déclarations selon lesquelles il détenait des preuves relatives à l’affaire dite du « laboratoire de la police ».
Le parti a estimé que cette mesure constituait une « grave violation des garanties juridiques » et qu’elle visait à faire taire les voix qui réclament la divulgation de la corruption au lieu d’ouvrir une enquête « sérieuse et transparente » sur les informations révélées.
Il a ajouté : « Les déclarations de Ould Gadda relèvent de son droit à la liberté d’expression et à la dénonciation de la corruption, droits garantis par les lois nationales et les conventions internationales », exigeant sa libération immédiate et inconditionnelle, et qu’il soit autorisé à présenter les preuves en sa possession à l’opinion publique et aux autorités judiciaires compétentes.
Le parti a tenu les autorités pour pleinement responsables de la sécurité de Ould Gadda, réitérant son engagement à défendre les libertés publiques, à lutter contre la corruption et à consolider l’État de droit et les institutions.