La Mauritanie obtient 51 millions d'euros d'aidepour son électricité Accès universel à l’électricité : la Mauritanie obtient 51 millions € des Saoudien
Sunday, 14 Dec 2025 19:00 pm

L'Authentique

Le prêt accordé par le Fonds saoudien de développement cible une infrastructure stratégique destinée à améliorer l'intégration des régions Est et Ouest du pays maghrébin. Il s’inscrit dans une série d’investissements destinés à accélérer l’électrification d’un territoire encore marqué par de fortes disparités d’accès.

La Mauritanie a annoncé la signature d’un nouvel accord de prêt de 51,1 millions d’euros (60 millions USD) avec l'Arabie Saoudite, pour financer un segment essentiel de la future ligne haute tension entre la capitale Nouakchott, et la ville de Néma dans la région d'Hodh El Chargui. Le nouveau financement survient alors que le pays cherche à atteindre l’objectif d’accès universel à l’électricité d’ici 2030.

Ligne électrique de l'espoir

Selon les détails communiqués, l'accord a été signé par le ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, et le directeur exécutif du Fonds saoudien de développement, en présence du ministre de l’Énergie et du Pétrole ainsi que de l’ambassadeur saoudien. L'enveloppe doit permettre plus précisément de construire 182 kilomètres de lignes haute tension reliant la localité d'Aouinat Zebel à Néma.

Le financement de cet axe s’inscrit dans un programme bien plus vaste connu sous le nom de « Ligne électrique de l’espoir ». Longue de 1 373 km, cette infrastructure doit relier Nouakchott dans l'Ouest à la partie Est du pays, alimenter plus de 150 villages et quartiers ruraux situés sur le tracé, établir plusieurs postes électriques de haute tension et assurer une capacité de transport de plus de 600 MW.

L’objectif affiché est de renforcer le maillage entre les régions, d’acheminer la production électrique vers de nouvelles zones de consommation, et d’améliorer la sécurité d’approvisionnement des localités traversées. L’ambition est aussi de soutenir le développement économique local des zones concernées.

De nouveaux jalons dans la course à l’électricité pour tous

Ce nouvel accord survient dans un paysage énergétique qui évolue rapidement. Il prolonge une série d’engagements conclus ces derniers mois avec plusieurs partenaires internationaux. Plus tôt ce mois de décembre, la Société mauritanienne d’électricité a conclu avec le groupe finlandais Wärtsilä un accord triennal destiné à assurer la performance de la centrale thermique de 34 MW de Nouadhibou, une mesure qui doit contribuer à la stabilité du réseau national.

En novembre dernier, le pays a obtenu un prêt concessionnel de 39,2 millions d’euros auprès de la France pour financer la construction de 10 centrales solaires dotées de systèmes de stockage par batteries. En septembre 2025, un accord de 255,5 millions d'euros (300 millions USD) a été signé avec Iwa Green Energy pour construire une centrale hybride solaire et éolienne de 60 MW, équipée d’un système de stockage de 370 MWh et prévue pour entrer en service en septembre 2026.

Ces initiatives arrivent à un moment particulier pour la Mauritanie. Le taux d’accès à l’électricité dans le pays se situe autour de 55 % selon les données officielles, avec une couverture de 91 % dans les zones urbaines, mais de seulement 6 % dans celles rurales. Malgré un meilleur niveau d’équipement, les villes de Nouakchott et Nouadhibou continuent de subir des coupures régulières qui perturbent les activités économiques et le quotidien des ménages.

Dans ce contexte, les autorités ont fixé un ambitieux objectif, celui d’atteindre l’accès universel à l’électricité dès 2030. Concrètement, cela suppose de raccorder environ 3,4 millions de personnes supplémentaires, de moderniser des installations vieillissantes et de réduire des pertes techniques encore élevées.

Pour ce faire, la Mauritanie compte s’appuyer sur son potentiel gazier, en le combinant avec les énergies renouvelables ainsi qu'à d’autres efforts pour stabiliser le réseau national. Selon les prévisions du gouvernement, ce réseau pourrait compter d’ici l’échéance fixée environ 4 500 km de lignes haute tension (contre 1 950 km en 2023).