Un député du parti au pouvoir porté à la tête de l’autorité nationale de lutte contre la corruption
Autorité nationale de lutte contre la corruption
- Publié par Aidara cheikh --
- Thursday, 04 Sep, 2025

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a nommé le député Jamal Ould El Yedali à la tête de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, qui jouit d’un rang ministériel, selon un décret présidentiel publié mardi.
La nomination d’Ould El Yedali, membre du parti au pouvoir Insaf, à la tête d’un organisme de contrôle indépendant chargé de promouvoir l’intégrité et de lutter contre la corruption dans la vie publique s’inscrit dans le cadre d’une initiative gouvernementale annoncée précédemment par le président.
Ould El Yedali, député de la circonscription de Wad Naqa, occupait depuis août 2023 le poste de président de la Haute Cour de justice (parlementaire) et avait présidé le groupe parlementaire du parti Union pour la République (prédécesseur de l’actuel parti Insaf lorsque celui-ci était au pouvoir.
En vertu de la loi régissant l’autorité, Ould El Yedali devra quitter son siège parlementaire, car la loi exige une indépendance totale du président et des membres de l’autorité et leur interdit d’occuper tout autre poste électif ou partisan.
Il prêtera serment devant le président avant de prendre ses fonctions.
L’Autorité nationale de lutte contre la corruption qui a été créée en mai 2025 après l’adoption de sa loi par le Parlement, jouit de la personnalité juridique et de l’indépendance administrative et financière, conformément au texte de loi.
Elle dispose de pouvoirs étendus, notamment en matière de coordination des politiques de lutte contre la corruption, de réception des déclarations de patrimoine et de signalement des cas de corruption, de lutte contre l’enrichissement illicite, de protection des lanceurs d’alerte et des témoins, avec le droit de saisir la justice.
Elle a également pour mission d’établir des rapports périodiques, de créer une base de données nationale, de formuler des recommandations en matière de réforme juridique et institutionnelle et d’agir en tant que principal point de contact dans le cadre de la coopération internationale en matière de lutte contre la corruption.
Le président de l’autorité qui est nommé par décret présidentiel pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois, doit justifier d’au moins 20 ans d’expérience dans des domaines connexes, avec des qualifications en droit, en économie ou en finance, et une expérience préalable en matière de direction.