Fin de l’enquête préliminaire sur l’affaire du réseau criminel impliqué dans des activités illégales

L'enquête sur l'affaire de drogue

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Le parquet de Nouakchott Ouest a publié, aujourd’hui, un communiqué sur l’affaire du réseau criminel, objet du précédent communiqué, impliqué dans des activités illégales portant atteinte à la sécurité et à la santé des citoyens et des résidents étrangers vivant sur le sol national.

Voici le texte du communiqué d’aujourd’hui :

“Dans le cadre de son mandat constitutionnel et légal, et dans la continuité de ses efforts permanents pour protéger la société, préserver la tranquillité publique et promouvoir la sécurité, le ministère public annonce à l’opinion publique nationale la fin de l’enquête préliminaire sur l’affaire du réseau criminel qui a fait l’objet d’un précédent communiqué, impliqué dans des activités illégales qui affectent la sécurité et la santé des citoyens et des résidents étrangers.

Ce matin, la police judiciaire a transféré devant le procureur de la République près le tribunal de Nouakchott Ouest le rapport d’enquête préliminaire relatif à l’affaire du réseau criminel impliqué dans la contrebande, la distribution de pilules hallucinogènes et la contrefaçon de monnaies étrangère, ainsi que les suspects et les objets saisis en leur possession, en attendant la finalisation du rapport relatif aux armes. Au total, 32 personnes ont été déférées au parquet.

L’enquête a révélé des données d’une gravité extrême, notamment la saisie d’énormes quantités de substances interdites s’élevant à un million neuf cent quarante mille quatre cents (1 940 400) comprimés, flacons et bidons, à l’intérieur d’entrepôts secrets utilisés par ce réseau :

– Des substances psychotropes très dangereuses.

– Des médicaments contrefaits qui représentent une menace sérieuse pour la santé publique.

– Des médicaments périmés, inefficaces et dangereux pour la vie.

– De fausses devises étrangères dépassant le million de dollars américains, ainsi que des quantités d’euros et de francs africains, ont également été saisies en possession de certains membres de ce réseau, ce qui confirme que les activités de ce groupe se chevauchent avec des pratiques criminelles de nature transfrontalière.

Après que le ministère public ait examiné les rapports d’enquête et entendu les suspects dans le respect des garanties légales, ceux-ci ont été inculpés des délits suivants :

Formation d’une association criminelle dans le but de compromettre la sécurité et la santé publique, détention illégale de stupéfiants et de substances psychotropes dans l’intention d’en faire le trafic, distribution de médicaments contrefaits et périmés présentant un danger pour la santé publique, stockage et distribution de médicaments sans licence légale, détention de fausses monnaies étrangères, et participation à de tels actes incriminés et réprimés par les articles 245-246-247-248-249-129-130-376-53-54 du code pénal mauritanien, les articles 36-37 de la loi sur la lutte contre les stupéfiants et les substances psychotropes, les articles 83-84 de la loi sur le marché légal des stupéfiants et des substances psychotropes, les articles 65-132-143 bis (nouveau 149) de la loi sur la pharmacie, et les articles 76-78 de la loi sur la protection du consommateur.

Le dossier a été transmis au troisième bureau, spécialisé dans les enquêtes sur les crimes liés aux stupéfiants et aux substances psychotropes, afin d’entamer des procédures d’enquête judiciaire, avec les demandes suivantes :

– Le placement en détention provisoire de 29 personnes a été ordonné, compte tenu de la gravité des faits qui leur sont reprochés et des fortes présomptions de leur implication directe.

– Délivrance d’un mandat d’amener à l’encontre d’une personne.

– L’émission de deux mandats d’arrêt à l’encontre de deux prévenus.

Tout en saluant la vigilance des services sécuritaires et judiciaires, le ministère public met en garde contre les risques graves liés à la circulation des stupéfiants et des substances psychotropes, qui sont devenus la cause principale de l’augmentation des meurtres, des viols, des vols et des agressions, en plus de leur rôle dans la détérioration du tissu social et la déchéance de la jeunesse.

Le ministère public souligne que toute personne qui importe, stocke ou s’adonne à l’importation et la distribution de médicaments en dehors des cadres légaux établis s’expose à une responsabilité pénale stricte, car ce comportement constitue une menace directe pour la santé publique et une atteinte à la sécurité nationale.

Il appelle également les citoyens à contribuer activement à la protection de leur patrie en signalant toute activité suspecte liée aux médicaments, aux stupéfiants ou à la fausse monnaie, soulignant que la protection de la société est une responsabilité collective qui ne peut être assumée que par la conjugaison de tous les efforts.

En conclusion, le ministère public appelle chacun à prendre conscience que quiconque se rend coupable de compromettre la santé, la sécurité ou l’économie des citoyens sera poursuivi sans relâche, ne restera pas impuni et sera traduit devant la justice pour recevoir la sanction dissuasive, conformément aux dispositions de la loi, dans un État de droit où il n’y a de place ni pour le crime ni pour les criminels.
 

 Neuf personnes arrêtées dans un réseau criminel de contrefaçon de devises

Le bataillon de gendarmerie nationale n°1 relevant de la wilaya de Nouakchott Ouest a réussi aujourd’hui mercredi 14 mai courant, en coordination avec l'unité de recherche et l'unité mixte, a démantelé un réseau actif dans la contrefaçon de devises.

L'opération a permis l'arrestation de neuf individus soupçonnés d'être impliqués dans des activités criminelles.

Toutes ont été déférées aujourd’hui devant les autorités judiciaires compétentes pour les besoins de complément des procédures légales nécessaires, selon un point de presse organisé au sujet de ce coup de filet, par la Gendarmerie nationale.

Des quantités contrefaites de diverses devises ont été également saisies, notamment des dollars américains, des euros et des FCFA.

40 accusés comparaissent dans l’affaire dite des “substances hallucinogènes” et des médicaments falsifiés

Quarante personnes accusées dans le cadre du dossier connu sous le nom de “l’affaire des substances hallucinogènes”, impliquant la vente de pilules falsifiées et de médicaments périmés, ont comparu ce mercredi devant le procureur de la République.

Selon des sources bien informées, les accusés ont été présentés menottés au parquet, ce qui témoigne de la gravité et de la sensibilité de ce dossier, considéré comme l’un des plus importants en matière de crimes pharmaceutiques et sanitaires en Mauritanie.

Les faits portent notamment sur la distribution illégale de substances affectant la santé mentale, la contrefaçon de médicaments, ainsi que la mise sur le marché de produits périmés, constituant un danger direct pour la santé publique.

L’affaire devrait être transférée dans les prochains jours à un juge d’instruction pour approfondir les investigations. De nombreuses voix s’élèvent déjà pour demander que les peines les plus sévères soient appliquées afin de protéger les citoyens et dissuader toute récidive dans ce type de trafic.

Le juge El-Ghoulani alerte : la Mauritanie face au péril du crime organisé et des drogues

L’ancien président de la Cour suprême et ex-procureur général, le juge Sidi El-Ghoulani, a lancé une alerte solennelle face à la montée inquiétante du trafic de drogue et du crime organisé en Mauritanie. Il a qualifié la situation actuelle de « phase critique nécessitant une mobilisation nationale totale », appelant les autorités et la société civile à une action ferme pour contrer ce qu’il a décrit comme « un fléau à la fois moral et sécuritaire ».

Selon le site d’information Scoop-Média, dans un appel adressé à l’opinion publique, le juge El-Ghoulani a déclaré :

« La prolifération des drogues et l’infiltration des réseaux criminels au sein de l’État constituent une trahison grave. Nous devons y faire face avec rigueur, selon la loi et guidés par notre conscience. »

Cet appel intervient après le démantèlement d’un réseau de trafic particulièrement dangereux, en possession de comprimés hallucinogènes, médicaments contrefaits, fausse monnaie, armes et munitions. Une affaire que le magistrat qualifie de « sonnette d’alarme », révélant le niveau alarmant de pénétration du crime organisé dans le pays.

Il a attiré l’attention sur le fait que les jeunes, en particulier ceux issus des milieux vulnérables, sont devenus des cibles faciles pour les trafiquants de poison, dans un contexte marqué par l’absence de dissuasion et le manque de coordination officielle. Une réalité qui, selon lui, menace la cohésion morale et sociale de la Mauritanie.

Le juge El-Ghoulani propose la création d’une force militaire spéciale baptisée “Garde des Frontières”, chargée de sécuriser les frontières terrestres et maritimes, et de prévenir l’infiltration des armes, drogues et migrants clandestins.

Il a également plaidé pour un renforcement des moyens logistiques et humains de la gendarmerie, de la police, de la garde nationale et des douanes, soulignant que « toute négligence à ce stade pourrait coûter à l’État sa souveraineté et sa sécurité ».

S’adressant aux juges, parlementaires et avocats, El-Ghoulani a insisté sur la nécessité de lutter contre la corruption judiciaire et de légiférer sévèrement contre les trafiquants de drogue, sans aucune exception.

« Aucun criminel ne doit bénéficier d’immunité, et aucun traître mettant en péril la santé et la sécurité de la nation ne doit être protégé », a-t-il affirmé.

Son message ne s’est pas limité aux autorités : il a exhorté les imams et prêcheurs à utiliser les tribunes religieuses pour sensibiliser, et les acteurs politiques et syndicaux à dépasser les querelles stériles au nom de l’intérêt supérieur du pays.

Le juge a conclu son intervention par un appel à l’unité :

« Nous devons nous ranger – gouverneurs, maires, éducateurs, magistrats, journalistes – en un seul front pour défendre la dignité et la souveraineté de la Mauritanie. La lutte contre la drogue n’est pas une fatalité, mais une épreuve de notre conscience nationale. »

 Dans un live Abderrahmane Weddady tire la sonnette d’alarme sur les réseaux de trafic en Mauritanie

Plusieurs mois après avoir fait sensation en évoquant une mystérieuse « Mendoza » lors d’une sortie médiatique en octobre 2024, l’activiste et chroniqueur Abderrahmane Weddady est réapparu ce mardi dans un live très attendu.

Lors de cette intervention, il a choisi de briser un long silence, invoquant « la force de l’État à laquelle il ne pouvait rien faire », avant d’aborder, sans détour, ce qu’il considère comme un des dossiers les plus graves et les plus sensibles du moment.

Selon Weddady, plusieurs sources convergentes – tant officielles que médiatiques – font état de l’existence de réseaux de trafiquants opérant sur le territoire national.

Il évoque notamment une alerte donnée par un pays ami, qui aurait signalé à la Mauritanie la présence d’un réseau de trafic de drogue actif sur son sol. Cette alerte aurait conduit à une série d’opérations qui ont permis de démanteler plusieurs groupes, également impliqués dans le trafic de faux billets.

Mais pour Weddady, l’un des volets les plus alarmants concerne le trafic de faux médicaments, découvert dans des entrepôts. « Ce ne sont pas de simples médicaments dissimulés, mais bien des faux médicaments. La manière dont ils étaient cachés en est la preuve », a-t-il déclaré, affirmant que ces substances représentent un danger bien plus insidieux que les drogues classiques.

Il a révélé qu’un pot-de-vin d’un milliard d’anciennes ouguiyas aurait été proposé à des agents de l’État pour étouffer l’affaire, ce qu’il considère comme une confirmation de l’ampleur du scandale.

« Le faux médicament tue plus que la drogue »

Dans une comparaison saisissante, Weddady a expliqué qu’il existe une différence morale entre un consommateur de drogue – qui agit en connaissance de cause – et un patient qui, en toute bonne foi, achète un médicament pour se soigner. « Ce dernier ne sait pas qu’il est en train d’aggraver son état. Cela rend les vendeurs de faux médicaments encore plus coupables que les trafiquants de stupéfiants », a-t-il martelé.

Il a dénoncé l’existence de réseaux bien organisés, aux profits colossaux : un faux médicament pour le cœur vendu 1500 MRO ne coûterait que 200 MRO à produire, dégageant une marge de 1300 MRO par plaquette. « Avec de tels bénéfices, corrompre un inspecteur devient un jeu d’enfant », a-t-il souligné.

Weddady a longuement abordé la question des produits psychotropes, qu’il lie directement à la montée de la criminalité dans le pays. Il cite un haut responsable de la police qui lui aurait confié que « dans chaque crime majeur, l’auteur était sous l’effet de ces produits ».

Le Tramadol, en particulier, serait devenu rare en pharmacie et prisé dans les rues. Ces substances, selon lui, transforment lentement mais sûrement les comportements des consommateurs jusqu’à un point de non-retour. « Tant que ces produits circulent, les crimes ne feront qu’augmenter », avertit-il.

L’activiste a fustigé la banalisation du scandale par certains cercles et le manque de suites judiciaires dans de nombreuses affaires de trafic. Il cite les exemples de l’avion de Nouadhibou, du bus intercepté à Nouakchott, et d’autres dossiers sensibles dont les principaux suspects n’ont jamais été inquiétés.

Il a également évoqué le climat d’injustice ressenti par la population lorsque les auteurs présumés de ces crimes sont libérés. « Des voix se sont élevées pour dire que les fonctionnaires qui ont refusé le pot-de-vin ont perdu, car les criminels seront libérés. C’est faux. Ces agents ont fait preuve de patriotisme », a-t-il répliqué.

Abderrahmane Weddady met en garde contre une perte de confiance dans les institutions si des sanctions exemplaires ne sont pas prononcées. « Laisser ces trafiquants en liberté, c’est envoyer un message aux jeunes : inutile d’étudier, le vrai modèle, c’est celui qui s’enrichit vite en vendant du poison », déplore-t-il.

Il a évoqué les exemples du Salvador ou de la Guinée équatoriale où les bandes criminelles, devenues trop puissantes, « paient tout, y compris les institutions ». Une situation qu’il appelle à éviter à tout prix en Mauritanie.

En fin d’intervention, Weddady a élargi son propos à la sphère politique, soulignant le manque de partis structurés capables de canaliser les revendications populaires. « L’absence de partis politiques forts affaiblit la démocratie et renforce les risques d’instabilité », a-t-il déclaré, citant les exemples de la Syrie et de l’Égypte.

Il a conclu en évoquant les élans de solidarité qui ont marqué certains drames récents, comme la mort de Soufi Ould Cheine et Oumar Diop, comme des signes d’une société civile encore vivante et vigilante.