Mohammad Mustafa, proche du président Mahmoud Abbas, nommé nouveau Premier ministre palestinien

Très critiquée – y compris au sein de sa propre population –, l'Autorité palestinienne apparait encore plus affaiblie depuis le début de la guerre à Gaza.

C'est dans ce contexte qu'un nouveau Premier ministre a été nommé ce jeudi 14 mars par le président Mahmoud Abbas. Ce dernier a choisi l'un de ses fidèles, Mohammad Mustafa, 69 ans, passé notamment par la Banque mondiale.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a nommé l'économiste Mohammad Mustafa comme nouveau Premier ministre, suite à la démission le 26 février du précédent gouvernement. Économiste, président du fonds souverain palestinien, Mohammad Mustafa a déjà été ministre de l’Économie de l’Autorité palestinienne. Ce fonctionnaire international prend ses fonctions en pleine guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Fin février, le Premier ministre Mohammed Shtayyeh avait présenté la démission de son gouvernement, arguant de la nécessité d'une nouvelle politique tenant compte « de la nouvelle réalité dans la bande de Gaza » et du « besoin urgent d'un consensus interpalestinien ».

Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont critiqué le président Abbas, âgé de 88 ans et élu la dernière fois en 2005, pour son « impuissance » face aux raids israéliens dans la bande de Gaza.

Depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie – territoire occupé depuis 1967 par Israël –, tandis que le Hamas est au pouvoir dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

« Sa nomination est une forme de reprise en main par Mahmoud Abbas »

Pierre Duquesne est un ancien diplomate français. À l’époque où il travaillait sur l’aide à la Palestine, il a côtoyé Mohammad Mustafa, l’homme qui vient d’être nommé Premier ministre palestinien : « Il est extrêmement proche du président Mahmoud Abbas dont il a été le conseiller économique. Sa nomination est une forme de reprise en main par Mahmoud Abbas. Symétriquement, c'est quelqu'un qui, vu de l'étranger, a travaillé durant une quinzaine d'année dans le groupe de la Banque mondiale, donc il a le langage et les références qui peuvent convenir aux bailleurs. Après la guerre de Gaza en 2014, il avait été spécifiquement chargé de diriger les opérations de reconstruction », explique-t-il.

Difficile de voir Mohammad Mustafa incarner l’ « Autorité palestinienne revitalisée » que les États-Unis appellent de leurs vœux pour gouverner la Cisjordanie et la bande de Gaza réunifiées.

Par ailleurs, le nom de Mohammad Mustafa est cité dans le vaste scandale financier international des « Panama Papers ». Une ombre qui n’aidera pas l’Autorité palestinienne à se débarrasser des critiques sur la corruption dans ses rangs.

Par : RFI avec AFP