Sénégal : un deuxième mort dans les manifestations, les heurts se poursuivent à Dakar

la crise politique au Sénégal fait deux morts

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 Des manifestations secouent le pays depuis l'annonce du report de plusieurs mois de la présidentielle. Un étudiant a été tué déjà vendredi 9 février à Saint-Louis, au Sénégal.
Sénégal : un deuxième mort dans les manifestations, les heurts se poursuivent à Dakar
Le bilan s'alourdit. Un jeune homme de 23 ans, Modou Guèye, est mort après avoir été touché par balle dans des heurts lors des manifestations vendredi 9 février à Dakar contre le report de la présidentielle, ont indiqué ce samedi 10 février à l'Agence France-Presse son frère qui était avec lui au moment des faits, et son beau-frère.

Il a reçu "une balle réelle au ventre", à Colobane, un quartier de Dakar, a déclaré Dame Guèye, 29 ans.

"Il a succombé à ses blessures ce matin", a ajouté Mbagnick Ndiaye, son beau-frère. Il est le deuxième mort de la mobilisation au Sénégal, après celle d'un étudiant vendredi à Saint-Louis.

Une crise profonde depuis le report de la présidentielle

Le Sénégal semble s'enfoncer ce samedi dans la crise après la répression de manifestations, ayant fait déjà deux morts, après le report controversé de la présidentielle.

Des manifestations contre ce report et le pouvoir du président Macky Sall ont eu lieu vendredi à Dakar ainsi que dans plusieurs villes du pays, notamment à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, où un étudiant en deuxième année de licence de géographie, Alpha Yoro Tounkara, a été tué. Tous les soirs dans Le titre à la une, découvrez ce qui se cache derrière les gros titres. Céline Kallmann vous raconte une histoire, un récit de vie, avec aussi le témoignage intime de celles et ceux qui font l'actualité.

Sa mort a été confirmée à l'AFP par un employé de l'hôpital régional. Aucun bilan n'a pour l'heure été communiqué par les autorités.

L'opposition crie au "coup d'État constitutionnel"

Cette mobilisation sur tout le territoire sénégalais est la première contestation d'ampleur depuis le report du scrutin présidentiel initialement prévu le 25 février, qui a ouvert une grave crise politique au Sénégal et plongé le pays dans une période d'incertitude.

Le report de la présidentielle de 10 mois a soulevé une indignation largement partagée sur les réseaux sociaux. L'opposition crie au "coup d'État constitutionnel". Elle soupçonne une manigance pour éviter la défaite du candidat du camp présidentiel, voire pour maintenir le président Sall à la tête du pays encore plusieurs années.

Les tentatives de manifestations depuis l'annonce du report ont été réprimées et des dizaines de personnes interpellées.

JD avec AFP